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400 historiennes publient dans le Monde du 3 octobre 2018 un appel à la fin de la domination masculine dans l'Histoire.

La grandeur symbolique, elle, ne se partage pas au salon et elle est indubitablement masculine, comme l’est emblématiquement et quasi systématiquement le  Grand Prix des Rendez-vous de l’histoire de Blois (dix-huit hommes primés pour trois femmes, proportions comparables à celle du Prix du livre d’histoire du Sénat, quatorze hommes primés pour deux femmes).

Blois n’est qu’un symptôme, celui de la persistance de la prédominance masculine dans un contexte de féminisation progressive, mais fragile, du corps académique.

La domination masculine dans le champ historique est palpable dans les espaces de visibilité et de pouvoir académique : les directions de publications, de revues, de collections, les lieux de prestige (au Collège de France, trois historiennes pour douze historiens, seulement un tiers de directrices dans les établissements de recherche français à l’étranger, etc.).

Enfin, la prédominance des hommes est écrasante dans les grandes collections d’histoire qui offrent de la visibilité aux travaux de recherche : exemples parmi tant d’autres, sur les deux cent dix-neuf livres publiés dans la collection la « Bibliothèque des histoires » de Gallimard, seize sont signés par des femmes ; dans « L’univers historique » du Seuil, vingt-huit livres publiés par des femmes pour cent quatre-vingt-dix-neuf signés par des hommes.

C’est pourquoi aujourd’hui nous appelons nos collègues et nos institutions de tutelle à s’engager sur plusieurs points :