Filles et garçons sur le chemin de l’égalité de l’école à l’enseignement supérieur

L’égalité entre les hommes et les femmes est une grande cause du quinquennat du président de la République. Mais alors que le féminisme connaît aujourd’hui un renouveau indéniable, les inégalités entre les femmes et les hommes demeurent ancrées dans notre société, et particulièrement dans notre École.
Le ministère de l’Éducation nationale produit régulièrement des données et des études sur la question de l’égalité des chances selon le genre en matière d’éducation, de formation et d’insertion, de l’école à l’enseignement supérieur.
La publication Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, publiée tous les ans depuis 2007 à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, reprend les principaux indicateurs issus de ces travaux. Cette année encore, on constate une stabilité des différences en matière d’études entre filles et garçons.
Les résultats des évaluations des acquis des élèves montrent que, dès l’entrée à l’école élémentaire, les filles prennent le dessus sur les garçons en français tandis que l’on observe le phénomène inverse en mathématiques.
Concernant l’orientation, les filles sont moins nombreuses dans les formations scientifiques et techniques, sauf dans celles liées au secteur de la santé. Par la suite, les femmes sortent toujours plus diplômées du système éducatif mais, à diplôme équivalent, elles occupent moins souvent des emplois stables que les hommes. Elles ont aussi moins confiance en elles-mêmes.

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unesco ecoles350

Lors de cette rencontre en juillet 2022, Huguette Klein, ancienne présidente de l’association Réussir l’Egalité Femmes- Hommes (REFH), professeure agrégée de mathématiques a fait part, des échanges et débats organisés par REFH avec des élèves d'établissements scolaires.

L’association Réussir l’Égalité Femmes-Hommes intervient dans des écoles, collèges et lycées à la demande des professeurs ou personnels de direction, et depuis peu des élèves.

Certaines demandes sont liées à des thèmes tels que les violences faites aux femmes, les stéréotypes, l’orientation et les métiers sexués, mais elles peuvent aussi être généralistes et commencer par un questionnaire à choix multiple sur des thèmes variés pour amorcer le débat.
Ces interventions sont en effet la plupart du temps sous forme de débat, car il est important que les élèves puissent s’exprimer. Il faut cependant également apporter des réponses à leurs questionnements.

3 aspects importants doivent être soulignés :

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Ecouter les élèves, les faire réfléchir puis expliquer : par exemple, ce que le Laboratoire de l’Égalité a appelé « les clés de décryptage des stéréotypes » (les effets d’auto-alimentation entre stéréotypes, inégalités et discriminations) avec des exemples d’application comme les compétences, la famille, les mathématiques, l’ambition, le sport, etc.
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Montrer l’importance de l’histoire : l’invisibilité des femmes (de nombreuses femmes scientifiques sont oubliées), le langage et l’utilisation ou non du féminin pour les titres, les fonctions et métiers, l’obtention tardive des droits civiques pour les femmes, etc.
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Préciser que nous ne sommes pas contre les hommes : par exemple, dire que 90 % des agresseurs sont des hommes ne signifie pas que 90 % des hommes sont des agresseurs.
Les élèves manifestent en général beaucoup d’intérêt pour ces débats et apprécient d’avoir l’occasion de s’exprimer sur ces sujets. Elles et ils disent « avoir appris beaucoup de choses ».

Claudine Serre-Monteil, conseillère Égalité des genres, Sciences sociales et humaines à la Commission nationale française pour l’UNESCO et membre de REFH  est intervenue sur le thème légalité filles-garçons dès la petite enfance
En vue d’une action efficace pour l’éducation de qualité pour toutes et tous au service de la paix, il est fondamental d’intégrer la question de la déconstruction des
stéréotypes masculins/féminins et de former les professionnels, femmes et hommes, de la petite enfance à l’égalité filles-garçons. Ces personnes doivent en effet pouvoir être en mesure de repérer les inégalités dans l’organisation et le fonctionnement de la crèche, de déconstruire les stéréotypes de sexe (notamment dans les jouets et les illustrations, l’accès à la cour de récréation de manière équitable), d’agir pour une pédagogie active favorisant le bien-être et un développement équitable de chaque enfant.
Or, ni la formation initiale théorique, ni les stages pratiques, et bien faiblement la formation continue, ne donnent aujourd’hui aux professionnels de la petite enfance l’occasion d’aborder la question des représentations du masculin et du féminin, a fortiori la question du genre. Cette question est absente des programmes des professionnels de la petite enfance. Quant à la formation continue, elle est quasi inexistante sur ce point.

Les stéréotypes de genre sont bien ancrés dans les comportements et dans la société, et ce, dès l’âge de la crèche. Le sujet est devenu très politique. Et pourtant les neurosciences le confirment, il y a peu de déterminisme biologique dans cette affaire de genre : peu d’inné et beaucoup d’acquis. Comment lutter, le plus tôt possible, contre les stéréotypes ? Dès 2017, le Président de la République, M. Emmanuel Macron, avait proclamé l’égalité entre les femmes et les hommes « grande cause du quinquennat ». Et c’est dès la petite enfance en luttant notamment contre les stéréotypes de genre que le gouvernement souhaitait agir. Dans cette lignée, une Charte pour la représentation mixte des jouets a été signée en septembre 2019 par les acteurs du secteur des jouets (fabricants, distributeurs, associations...). Dans la version actualisée de la Charte sur les jouets, les principaux acteurs des modes d’accueil individuel et collectif du jeune enfant ont été invités à la signer.

De ce fait, en la signant, les fabricants de jouets ont pris plusieurs engagements : concevoir des jouets neutres ou mixtes (avec des notices/descriptions et visuels sur les packagings dans le même esprit), promouvoir les jeux scientifiques avec la création d’un label « Sciences, technologie, ingénierie, maths » (STIM), lancer un prix spécial « jouet qui lutte contre les stéréotypes genrés » dans le cadre du grand prix du jouet, supprimer des catalogues le classement par genre (jouets filles/jouets/garçons)...

De leur côté, les distributeurs ont pris des engagements similaires concernant leurs catalogues, l’organisation des jouets dans les magasins ou sites internet, c’est- à-dire en préférant le classement par catégorie à celui par genre, et en mettant en avant les jeux scientifiques.

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Ressources proposées :

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Le site de l’association Réussir l’Égalité Femmes-Hommes :
http://www.reussirlegalitefh.fr/

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Le MOOC « Être en responsabilité demain : se former à l’égalité femmes-
hommes
», une formation en ligne ouverte à toutes et tous, labellisée, libre et
gratuite ; un outil parmi d’autres pour tous les personnels du monde éducatif,
autant en formation initiale que continue

Le Lobby européen des femmes produit des connaissances.

Le rapport est basé sur les contributions reçues en 2016 de 28 coordinations nationales du LEF et d'autres organisations nationales concernées par le sujet en réponse à un questionnaire du LEF demandant des informations sur l'éducation sexuelle, les questions connexes et les demandes et recommandations des pays.

Notez que le questionnaire a laissé une marge d'interprétation considérable, et donc les 28 déclarations des pays entrants n'étaient pas nécessairement comparables. Pourtant, les principaux points, préoccupations et conclusions soulignés par les membres étaient convergents, et l'analyse a révélé des schémas clairs, des visions et des demandes communes.

Un cadre féministe inclusif a été adopté comme base théorique pour ce rapport.

Lors de l'élaboration du rapport, les principaux documents internationaux existants ont été examinés et pris en considération dans le cadre du système plus large dans lequel ce rapport devrait être considéré et situé.

 

 

Le Lobby européen des femmes produit des connaissances.

Le rapport est basé sur les contributions reçues en 2016 de 28 coordinations nationales du LEF et d'autres organisations nationales concernées par le sujet en réponse à un questionnaire du LEF demandant des informations sur l'éducation sexuelle, les questions connexes et les demandes et recommandations des pays.

Notez que le questionnaire a laissé une marge d'interprétation considérable, et donc les 28 déclarations des pays entrants n'étaient pas nécessairement comparables. Pourtant, les principaux points, préoccupations et conclusions soulignés par les membres étaient convergents, et l'analyse a révélé des schémas clairs, des visions et des demandes communes.

Un cadre féministe inclusif a été adopté comme base théorique pour ce rapport.

Lors de l'élaboration du rapport, les principaux documents internationaux existants ont été examinés et pris en considération dans le cadre du système plus large dans lequel ce rapport devrait être considéré et situé.

 

 

La nouvelle Convention  interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif 2019-2024 vient d’être publiée.

Le président de la République " a défini l’éducation comme le premier pilier d’une politique ambitieuse permettant à la fois de diffuser la culture de l’égalité et de prévenir et combattre toutes les formes de violences sexistes et sexuelles."

"La permanence de certains enjeux et de l’émergence de nouvelles problématiques – notamment la montée du cybersexisme – engage à conduire une politique encore plus volontariste et à aller plus loin, à la fois dans l’éducation des jeunes à l’égalité et dans la protection des élèves et des étudiants et étudiantes, en mobilisant tous les acteurs et tous les leviers de politique publique. Cette cinquième convention pour la période 2019-2024 porte ainsi une nouvelle ambition. Associant – au-delà des ministères en charge de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur – tous les ministères responsables de missions d’enseignement, ce nouveau texte-cadre privilégie une approche globale, définissant cinq grands axes d’intervention, déclinés en objectifs, eux-mêmes précisés par des mesures concrètes et évaluables :

  • piloter la politique d’égalité au plus près des élèves et des étudiantes et étudiants ;
  •  former l’ensemble des personnels à l’égalité ;
  •  transmettre aux jeunes une culture de l’égalité et du respect mutuel ;
  •  lutter contre les violences sexistes et sexuelles ;
  •  s’orienter vers une plus grande mixité des filières de formation."