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Voici la réaction de l'association Mnémosyne pour le développement de l'histoire des femmes et du genre à la consultation sur les nouveaux programmes d'histoire proposés par le ministère de l'éducation nationale et le CSP présidé par Mme Souad Ayada.

Après une lecture attentive du préambule et des différents thèmes proposés dans les programmes de seconde et de première, l'association Mnémosyne souhaite rappeler certains points. 

Extrait :

"Dans le cadre de l'éducation nationale et des cours d'histoire, il est nécessaire que les programmes  indiquent aux enseignants la route à suivre pour transmettre une histoire mixte. « Comprendre le monde actuel », « l'appréhender de façon distancée et réfléchie », devenir un citoyen éclairé dans un espace civique qui aspire à plus de tolérance et d'égalité, ce n'est pas seulement se familiariser à l'histoire politique et militaire de la France ; c'est avoir accès à des champs de recherche contemporains, à des questionnements renouvelés qui permettent à nos élèves, garçons et filles, de se reconnaître et de se projeter dans notre corps social mixte. L'enjeu est de taille.

Dans l’association Mnémosyne, nous travaillons en ce sens auprès des enseignants, des collégiens et des lycéens depuis des années et nous avons à plusieurs reprises participé à des rencontres avec les concepteurs de programme pour leurs communiquer nos recommandations. Associée à d’autres représentants soucieux de l’Égalité femmes-Hommes, notre association avait demandé à être entendue par le CSP en juillet 2018. Mais cette demande de Mnémosyne n’a reçu aucune réponse et les nouveaux programmes soumis à consultation nous font reculer de trente ans dans l'enseignement de l'histoire. Les femmes n'y occupent aucune place, à l'exception de quelques rares figures historiques égarées dans les « points de passages et d'ouverture ». Le choix de mettre à l'honneur une histoire politique et militaire dans les programmes de première, et d'accorder si peu de place à l'histoire sociale ou culturelle, renvoie les femmes aux oubliettes de l'histoire. Il s'agit d'une régression, qui ne correspond en aucun cas aux aspirations de la société actuelle, et a fortiori à celles de la jeunesse qui doit  s'y « reconnaître ». Si éduquer, c'est « dépasser les évidences », il nous semble nécessaire de dépasser l'évidence d'une histoire de facto masculine par omission du féminin, qui ne permet à aucun jeune lycéen et à aucune jeune lycéenne, de se sentir concerné-e."