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Voici la position du réseau Ruptures? Cette position est partagée par l'association REFH, pour qui universalisme et laïcité sont des valeurs à la base de son action.

 

Dans son désir de rassembler le plus largement possible des femmes et d’hommes pour provoquer une « déferlante », les organisatrices de la manifestation labellisée #NousToutes, ont appelé à manifester sur une base de revendications réduites au minimum afin de recueillir un maximum d’adhésions. 

Cet élargissement ne peut nous convenir quand nous prenons connaissance de la présence de certaines associations et personnalités signataires avec lesquelles nous sommes fondamentalement opposées quant à nos valeurs féministes, universalistes et laïques.

Nous ne sommes pas signataires de l’appel à la marche du 24 novembre, car nous avons, de longue date, mené des combats, en particulier au sein du Collectif Abolition 2012, contre le système prostitutionnel comportant le proxénète, la personne prostituée, le client, lequel est longtemps resté invisible. Ce système, loin d’être un épiphénomène, s’inscrit dans le continuum des violences patriarcales contre les femmes et constitue une machine de guerre contre l’égalité entre les femmes et les hommes. En conséquence, il doit être clairement et fermement dénoncé et combattu DANS TOUTES CES COMPOSANTES.

Alors que certaines associations règlementaristes - qui ont appelé à participer à la manifestation au nom de « Nous aussi » - ont déposé une Question prioritaire de Constitutionnalité (QPC) pour remettre en cause la loi du 12 décembre 2016, il nous faut être d’autant plus clairs et affirmatif.v.es sur cette question : le client est un des piliers du système prostitutionnel qui est fondé sur la violence, se nourrit d’elle et l’amplifie. 

En cette journée fortement symbolique des luttes féministes pour dénoncer solidairement les violences faites aux femmes, nous respectons les positions des personnes qui, individuellement, souhaiteraient manifester leur solidarité aux victimes.

Paris, le 13 novembre 2018.

Les membres du Collège du Réseau Féministe « Ruptures »

Monique Dental, Marie-Josée Salmon, Claudy Bouyon, Bernard Bosc.