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Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes a consacré la chronique "Regards de femmes" du Grand matin week-end, sur Sud radio, animé par Jean-Marie Bordry, le samedi 14 janvier, à l'étude que vient de publier l'INSERM portant sur le risque de dépression développé par les 2 parents les semaines qui suivent la naissance. Et des effets du congé de paternité de 2 semaines. 
Voici le lien de l'émission
https://www.sudradio.fr/emission/regards-de-femmes-299
et le verbatim 

"La dépression post naissance concerne les 2 parents : environ 17 % des mères mais 8 à 10% des pères . Ses dépressions se manifestent par le sentiment d'être dépassé.es par ses nouvelles responsabilités, par des difficultés à créer des liens d'attachement avec son enfant, par des doutes sur sa capacité à prendre soin du bébé.
L'étude de l'INSERM a porté sur 10 000 couples hétérosexuels, 2 mois après la naissance et s'est intéressée à l'impact de 2 semaines de congé de paternité (selon la loi en 2021),  sur chacun des 2 parents.
Dans la cohorte, 64 % des pères avaient pris un congé de paternité. 4,5 % d'entre eux présentaient une dépression mais le pourcentage s'élevait à 5,4 % pour ceux qui n'en avaient pas pris. La prise du congé de paternité diminue donc le risque pour les pères de développer une dépression post-partum. Cela a donc un effet positif pour eux.
Mais ce n’est pas le cas pour les mères.
Le fait que le conjoint ait pris un congé de paternité, non seulement ne réduit pas le risque pour les mères mais semble l'augmenter (16,1 % contre 15,3 %).
Sans nul doute parce que la dépression post-partum est liée aux phénomènes biologiques de l'accouchement : la chute d'hormones et les suites physiques éreintantes de l'accouchement. Et pas seulement aux modifications de statut social et de contraintes familiales.
Pour diminuer le risque de dépression post-partum des femmes, un congé de paternité de 2 semaines n'est pas la panacée. L’équipe de l’Inserm va donc lancer une nouvelle étude afin de voir les effets de l’allongement du congé de paternité à 4 semaines.
Mais il s’avère indispensable de reconnaitre la spécificité des bouleversements physiques pour les femmes pour surmonter les troubles psychiques. 
Il semble nécessaire de prendre en charge la santé des femmes dans sa globalité, de prévoir des moments où elles peuvent se libérer des responsabilités concernant le bébé, de diminuer le poids de la charge mentale et des jugements de valeur de l’entourage…"
Michèle Vianès