Des manifestations féministes se multiplient au Chili.

Le 17 avril, dDes étudiantes de l’université Australe, dans le sud, et de la faculté de droit de l’Université du Chili, la plus ­ancienne et prestigieuse du pays, ont occupé les locaux pour protester contre la lenteur des mesures après des ­accusations de harcèlement sexuel de professeurs, et pour réclamer un « enseignement non sexiste ». En quelques ­semaines, une vingtaine d’autres universités sont occupées. Même l’Université catholique n’y échappe.

Des manifestations massives e multiplient :  les  11 et 25 mai, les jeunes femmes défilent dans les rues de Santiago. Elles crient leur rage de ne pas être suffisamment écoutées, ­suffisamment protégées.

 On nous a fait taire. Nous crierons plus fort que jamais ! », annoncent les banderoles.

Une vingtaine d’établissements sont aujourd’hui bloqués.

Les étudiantes dressent la liste des phrases sexistes de certains professeurs. Elles réclament des protocoles d’action contre le harcèlement sexuel. Les médias ­s’emparent du sujet. 

Un sondage montre que 70 % des Chiliens sont favorables à cette révolte. Dans la classe politique, les parlementaires, ministres, fonctionnaires, chacun y va de ses déclarations. Le président Sebastian Piñera (droite) promet une réforme de la Constitution pour y inscrire l’égalité entre les femmes et les hommes. Des annonces en trompe-l’œil, dénoncent les féministes, qui appellent à de nouvelles mobilisations.