Mercredi 28 septembre 2022, Annick BILLON, Alexandra BORCHIO FONTIMP, Laurence COHEN et Laurence ROSSIGNOL, rapporteures de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, ont présenté à la presse leur rapport sur l'industrie de la pornographie.
Porno : l'enfer du décor
Pendant plus de six mois, la délégation a mené des travaux sur l’industrie pornographique : des dizaines d’heures d’auditions, dont celle à huis clos de victimes de l’affaire dite French Bukkake, une analyse des contenus pornographiques disponibles en ligne aujourd’hui, le recueil de données chiffrées, le recours à une étude de législation comparée... Les rapporteures entendent alerter le Gouvernement et l’opinion publique sur les violences massivement perpétrées et véhiculées par et dans l’industrie pornographique, ainsi que sur les représentations sexistes, racistes, homophobes et inégalitaires que promeut aujourd’hui ce business mondial du sexe. Elles appellent à une prise de conscience de toutes et tous sur ces violences systémiques et à mettre un terme au déni et à la complaisance dont bénéficie encore l’industrie du porno. Il y a urgence à engager un large débat public sur les pratiques de cette industrie. Elles formulent vingt-trois recommandations de nature à lutter contre les violences pornographiques et leurs conséquences.
Un collectif est en cours de constitution contre la pornographie pour regrouper des associations féministes, mais aussi anti-racistes, de défense des droits humains, des syndicats… à l'intiative de Osez le Féminisme, des Effronté.es et du Mouvement du Nid, rejointe par la Coordination française pour le Lobby européen des femmes.
Ce collectif a été lancé lors d’une conférence de presse commune le jeudi 29 septembre à la Cité audacieuse, sous l’égide de la Fondation des Femmes.
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l'Article du Mouvement du Nid : "La violence, érotisée, normalisée, ne relève pas de « dérives » mais constitue l’essence même de cette industrie."... "On appréciera que les recommandations aillent bien au-delà de l’indispensable appel à des solutions concrètes de blocage de l’accès aux sites porno pour les mineur.es. L’objectif est beaucoup plus large : engager une vaste prise de conscience, imposer dans le débat public la lutte contre les violences pornographiques. La question est posée : doit-on continuer à tolérer l’existence d’une telle industrie ?"