Dans le cadre des activités "Europe" de la CLEF, l'association REFH, membre de la CLEF, a pris en charge une séance du programme de formation sur le thème de l'Union européenne, côté femmes.
Cette formation reçut le soutien du Service civique de la Mairie du 14e arrondissement de Paris qui accueillit, le 12 avril 2019, une trentaine de personnes dans le magnifique bâtiment en briques rouges de la mairie annexe du 14e arr. architecte Georges Sébille, construction de 1931 à 1936).
Il s'agissait de croiser l'histoire des femmes, du genre et de l'Union européenne, pour un public composé de représentantes d'associations membres de la CLEF, de sympathisantes, de militantes aguerries et plus jeunes, de professeures, d'étudiantes, etc.
Nicole Fouché, Gwénaëlle Perrier, Françoise Thébaut, Geneviève Fraysse
Françoise Thébaud, professeure émérite, Université d'Avignon, présenta l'ouvrage collectif qu'elle a dirigé avec Eliane Gubin et Anne-Laure Briatte (février 2019, éditions de la Sorbonne). Le titre indique clairement l"orientation du texte : « L’Europe une chance pour les femmes. Le genre de la construction européenne ».
Deux problématiques dans ce livre qui est le fruit d'un colloque universitaire :
Qu'est-ce que l’Europe a fait pour les femmes et inversement quel rôle jouèrent les femmes dans la conception et la réalisation du projet européen ?
À partir d’un seul article du traité de Rome (article 119), des stratégies ont été mises en oeuvre pour faire de l’égalité des sexes une valeur commune et fondamentale sur laquelle construire l’Europe. Le projet européen fut incontestablement un moteur pour l’émancipation des femmes. Plus progressiste que la plupart des politiques nationales, la politique communautaire d’égalité hommes-femmes a souvent été l’aiguillon des procédures égalitaires dans les États membres.
Inspiratrices ou « petites mains » indispensables, interprètes, fonctionnaires ou parlementaires européennes, des femmes ont, par ailleurs, beaucoup contribué à faire de la question de l’égalité femmes-hommes un levier majeur de l’Europe sociale.
Cet ouvrage analyse les réussites mais aussi les échecs et s’interroge sur leurs causes. Il ouvre de nouvelles perspectives de recherches, bien conscient que l'histoire n'a pas terminé son oeuvre.
Gwénaëlle Perrier, Maîtresse de conférence et spécialisée en sciences politiques, Université Paris-XIII, est une contributrice du livre. Elle présenta un cas particulier des difficultés structurelles constatées dans la chaîne de mise en oeuvre de politiques européennes conçues pour le niveau local, tant en Allemagne (Berlin) qu'en France (Ile-de-France).
Enfin, Geneviève Fraisse, philosophe et historienne de la pensée féministe directrice de recherche émérite au CNRS, députée européenne de 1999 à 2004, fit une analyse ouverte et savante de son expérience de parlementaire européenne, mettant l'accent sur le rôle des "intellectuelles spécifiques", c'est-à-dire des intellectuelles qui s'engagent, non pas dans l'universel mais dans l'exemplaire, dans des secteurs déterminés, sur des points précis, dans des luttes réelles, matérielles, quotidiennes (concept emprunté à Michel Foucault, Dits et écrits II, 1976-1988, Gallimard, Paris, 2001).
Le débat fut très constructif : chaque intervenante apportant aux exposés, à travers leur propre expérience d'actrice de l'Union européenne, des explications, des compléments d'information ou des illustrations bienvenues.
L'accord fut général pour dire l'importance des femmes spécialisées en "genre" au sein du parlement européen ainsi qu'à tous les niveaux administratifs, tant dans l'Union qu'au niveau national dans chaque pays membre.
Paris, le 21 avril2019
Compte rendu de Nicole Fouché
Responsable de cette formation
Vice-présidente de REFH
Responsable de la Commission "Europe et international"
Coordination française pour le Lobby européen des femmes