Déclaration et plan d'action de Pékin
Le texte historique fait suite à la quatrième conférence mondiale des femmes, qui s’est déroulée en septembre 1995 à Beijing en Chine. Après deux semaines de débats politiques, d’échanges d’informations sur les bonnes pratiques et les enseignements tirés et de partage de connaissances, les représentantes et représentants de 189 gouvernements ont accepté des engagements dont l’envergure était sans précédent. Plus de 30 000 personnes ont également participé au forum des organisations non gouvernementales à Huairou, un espace unique de plaidoyer, de réseautage, de formations et de partage de connaissances.
Le Programme d’action couvre 12 sujets de préoccupation essentiels, qui n’ont rien perdu de leur pertinence en 20 ans : la pauvreté, l’éducation et les formations, la santé, la violence, les conflits armés, l’économie, le pouvoir et les prises de décision, les mécanismes institutionnels, les droits humains, les médias, l’environnement et les fillettes.
Pour chaque sujet de préoccupation majeur, des objectifs stratégiques sont identifiés, ainsi qu’un catalogue détaillé des mesures associées qui incombent aux gouvernements et aux autres parties prenantes, aux niveaux national, régional et international.
Lors de la vingt troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale, organisée en juin 2000 pour examiner la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, les gouvernements ont convenu de mesures complémentaires pour accélérer la mise en oeuvre du Programme d’action et pour s’assurer de la concrétisation pleine des engagements en faveur de l’égalité des sexes, du développement et de la paix.
Depuis 1995, les gouvernements, la société civile et les autres parties prenantes ont déployé leurs efforts pour éliminer la discrimination contre les femmes et les filles et pour instaurer l’égalité dans tous les aspects de la vie, dans les espaces publics et privés. Les lois de caractère discriminatoire sont en cours de suppression, et des initiatives de lutte contre les violences et les pratiques préjudiciables infligées aux femmes et aux filles sont en cours. Beaucoup de progrès ont été accomplis en matière de scolarisation des filles, et la participation des femmes au monde du travail et à l’économie est en hausse dans certaines régions.
Aujourd’hui, la représentation des femmes dans les parlements nationaux dépasse 20 pour cent à l’échelle mondiale. D’importantes avancées normatives ont été réalisées dans le programme mondial en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité. Beaucoup a été accompli, mais les progrès ont été excessivement lents et irréguliers, particulièrement pour les femmes et les filles les plus marginalisées, qui subissent des formes multiples et convergentes de discrimination.
Près de 20 ans après l’adoption du Programme d’action, aucun pays n’a instauré l’égalité pour les femmes et les filles, et les niveaux d’inégalité entre les femmes et les hommes demeurent élevés. Les principaux domaines où les progrès sont insuffisants comprennent l’accès à un travail décent et la réduction de l’écart de salaire, le rééquilibrage des tâches familiales, l’éradication de la violence contre les femmes, la réduction de la mortalité maternelle et la concrétisation de la santé et des droits en matière de sexualité et de reproduction, et la participation au pouvoir et aux prises de décision à tous les niveaux.