Annie Sugier est lauréate du prix national de la laïcité 2022 qui lui a été remis le 9 novembre à l’Hôtel de Ville de Paris.

Michèle VIanès a consacré la chronique Regards de femmes dans le Grand Matin Week-End de Sud Radio, animé par Jean-Marie Bordry, à ce prix. Cette distinction a été remise par la Secrétaire d’État Sarah El Haïry. Voici le lien de l'émission https://www.youtube.com/watch?v=OTimGB_PFKc

Scientifique de formation, Annie Sugier, experte internationalement reconnue auprès de l’Agence Internationale de l’énergie atomique, dans le domaine de la sécurité nucléaire, est parallèlement une militante féministe universaliste et laïque. Dès les années 70, au sein du MLF, elle prend conscience de l’importance de la laïcité qui maintient la religion à distance de la chose publique et est un principe émancipateur, notamment pour les femmes.

Constatant que la notion de droit universel ne s’appliquait pas aux femmes puisque leurs droits variaient selon les cultures et religions, elle a créé en 1983, avec Simone de Beauvoir, la Ligue du Droit International des Femmes, (LDIF) dont elle est toujours la présidente.

Ses combats sont tout de suite multiples : pour le droit à l’avortement, pour l’ouverture du premier refuge pour femmes battues à Clichy, en 1983, contre le voile islamique dès la 1ère affaire de Creil, en 1989. La LDIF partie civile, avec pour avocate Me Linda Weil-Curiel, obtient la condamnation, pour la première fois d’une exciseuse en France.

Puis, en 2002, la première qualification de crime sexiste pour l’assassin de la jeune Sohane Benziane, brulée vive dans un local poubelle.

Autre combat essentiel pour les femmes est le sport avec en 1995, la création du comité Atlanta+ : s’appuyer sur la charte olympique pour que soient exclus des JO les pays pratiquant la ségrégation sexuelle à l’encontre des femmes, tout comme l’Afrique du Sud l’avait été pour cause d’apartheid racial. Elle réclame l’application de l’article 50 .2 sur la non-discrimination et la neutralité politique, religieuse ou raciale.

Avec de nombreuses associations partenaires, Annie enterre symboliquement la charte olympique lors des JO de Londres puisque des femmes voilées, bafouant la neutralité religieuse, ont été autorisées à se présenter aux compétitions et poursuit son combat pour les JO de Paris, en 2024.