Dans une tribune publiée dans l’édition du Monde du 3 octobre dernier, 520 historiennes en poste dans les institutions d’enseignement supérieur et de la recherche attirent l’attention de la profession sur la persistance des inégalités liées au genre. Statistiques à l’appui, la pétition témoigne d’une situation qui, si elle s’est améliorée au fil du temps, accorde toujours une prédominance incontestable aux hommes dans les positions de pouvoir universitaire ou médiatique. La tribune insiste à juste titre sur l’importance des discriminations indirectes, implicites ou invisibles, dans la formation de ces hiérarchies fondées sur le genre. La pétition en appelle enfin au changement des pratiques professionnelles qui ont abouti à la situation statistiquement subordonnée des femmes dans notre discipline. Elle s’achève par une série de demandes concrètes visant à neutraliser les difficultés spécifiques qui marquent les carrières féminines.
L'Association des Historiens Contemporanéistes de l'ESR tient à répondre à cet appel, en témoignant publiquement de notre accord avec le constat que dresse la tribune. Sur le plan collectif, il nous faut mieux identifier les problèmes particuliers que doivent affronter les femmes tout au long de leur parcours professionnel dans le but de produire des évaluations plus justes de leurs carrières. Nous souhaitons assurer les signataires de notre engagement renouvelé, attentif et constant, en faveur de la parité pleine et entière dans toutes les instances décisionnelles de notre profession, petites ou grandes, du conseil scientifique de colloque aux instances d’évaluation nationales. La parité doit être également respectée dans toutes nos activités collectives, avec souplesse mais dans un souci constant de parvenir à une représentation équitable. Il conviendrait aussi que, dans un délai raisonnable, le corps des professeurs d’université, de directeurs de recherche ou d’études, compte autant de femmes que d’hommes.
La parité n’est pas une exigence accessoire ; elle s’accompagne d’une réflexion sur les modes d’évaluation, le temps de travail, la place de la recherche, de l’enseignement et du suivi des étudiants et des étudiantes, ainsi que des activités administratives et collectives dans l’évolution des carrières. En un mot, l’engagement en faveur d’une représentation plus juste des hommes et des femmes au sein de notre discipline doit aboutir à des changements qui ne peuvent que profiter à l’ensemble de notre profession.
Le Conseil d'administration de l'AHCESR